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Retour vers un ailleurs

Avant-propos

Depuis la mi-mars toute l’actualité s’est fixée sur un seul sujet, sur une unique grande préoccupation et tous ses découlants. Depuis la mi-mars règne cette inconfortable atmosphère de fin de quelque chose. Plus de deux mois confinés entre deux parenthèses qui ne sont toujours pas derrière. Puis, une sensation de suffocation. Le corps qui, s’arcboutant sous la pression exercée par la volonté de retrouver une certaine idée de la liberté, est secoué par un quotidien qui semble désormais détaché de la réalité.

 

À travers le temps, au sein du même espace

Depuis l’aube des temps Phobos et Pathos ont fait partie du bagage culturel de toutes les civilisations. Portant des noms et des visages différents en des villages différents, la Peur et la Maladie ont sans cesse pu sembler, aux yeux d’un nombre de plus en plus grand de personnes, saisissables, contrôlables, circonspectables... Car avec la connaissance (a contrario de l’ignorance) qui croît, le terrain de jeux de Phobos et de Pathos est plus restreint, le mythe perdant de sa force. Ainsi sont positionnées les balises de ce qui doit ou peut être… Ce qui est acceptable, souhaitable, permis, affichant un niveau de risque limité, voire négligeable. Les relations entre les individus, les membres d’une société, ou d’une famille sont ainsi encadrées.

 

Si vous tracez un X au hasard sur une carte et que vous vous y positionniez en gardant les yeux grands ouverts pendant un long moment, vous seriez alors en mesure de noter les différences qu’apporte le temps. Le changement vient avec le temps qui constitue la toile de fond sur laquelle se pose l’adaptation.

 

À travers l’espace, en même temps

Par opposition au temps avec lequel l’espace fleurte, ce dernier offre la simultanéité. D’un espace à l’autre en un même temps, le delta des balises n’est pas, à proprement parler, la conséquence d’un changement. Phobos et Pathos sont partout à la fois, affichant différents visages dans des villages différents. L’un en comparaison de l’autre n’est en rien une évolution, mais constitue assurément une différence. L’un et l’autre sont deux, distincts. Conséquemment, l’autre ne saurait être meilleur ou supérieur à l’un. Tous deux sont souhaitables, permis, affichent un niveau de risque limité, voire négligeable.

 

Si vous tracez deux X sur une horloge et que vous les fixiez du regard pendant un long moment, vous seriez en mesure de noter que jamais ils ne se sont déplacés l’un par rapport à l’autre, mais que tous deux n’occupent plus la même position par rapport aux aiguilles qui poursuivent inlassablement leur course.

 

En contexte professionnel, nouveau contrat de travail

Tous ceux qui ont eu la chance de professionnellement œuvrer dans différents domaines d’activités ou en différents pays savent bien que le référentiel n’est pas unique. Les relations entre individus, les horaires de travail, les analyses, les priorités, les philosophies de gestion, l’aménagement des espaces de bureau, les fournitures, les différents formats de papier, etc. diffèrent d’un milieu à l’autre. Comme si un ensemble de sphères (non pas de silos) professionnelles, affichant une étanchéité variable (car s’influençant les unes les autres), cohabitaient.

 

Pas une sphère n’est préférable ni meilleure que l’autre. Chacune est fonction d’une réalité distincte, fruit de sa propre adaptation contextuelle, de son évolution.

 

À la mi-mars, dans ce contexte pluriprofessionnel et multidimensionnel est arrivée l’unique grande préoccupation. Aveugle, elle frappe toujours avec le même leitmotiv, mais les impacts et les conséquences diffèrent, car les cibles n’offrent pas toutes la même couleur… Et encore, l’attention prêtée à l’unique grande préoccupation n’est pas la même partout autant que les moyens déployés pour y répondre varient.

 

La réalité professionnelle des grutiers, des dentistes, des paysagistes, des développeurs informatiques, des massothérapeutes ou des agriculteurs n’est pas la même. Tout comme la réalité culturelle de Singapour, de New York, de Sao Paolo, de Djakarta ou de Havre-Saint-Pierre diffère.

 

Mais l’unique grande préoccupation attaque toujours de la même manière… en toute proximité. Alors, les différents contextes professionnels doivent nécessairement s’adapter, changer, évoluer… chacun en fonction de sa propre réalité. Les différents contextes professionnels seront encore distincts demain, mais tous, pour survivre, devront offrir une expérience employé (EX) sécuritaire.

 

Cette expérience employé (EX) sécuritaire ne sera possible qu’avec une approche holistique qui considérera à la fois le mode de vie, l’état de santé, et l’aménagement de l’espace professionnel.

 

L’espace professionnel devra être défini en fonction des vecteurs de distanciation, d’hygiène et de salubrité. À ce sujet au Québec, la CNESST a constitué une trousse d’outils (Ma trousse) fort utile en la matière dont le contenu est disponible dans une application pour téléphone intelligent. À l’évidence, le télétravail ne disparaîtra pas avec l’été qui arrive. Les tours à bureaux devront offrir un visage différent, les espaces de travail ouverts auront à être redéfinis, les buffets des cafétérias corporatives repensés.

 

Le mode de vie, l’état de santé, le climat de travail devront aussi être pris en considération.

 

Et évidemment, des mesures d’identification du risque devront être mises en place, des déclencheurs identifiés. La lecture d’une température élevée est un des déclencheurs les plus simples à utiliser et représente un excellent moyen qui doit cependant toujours être considéré dans un environnement contrôlé. À ce sujet, lors d’un récent entretien concernant le contexte actuel, M. Benoit St-Denis, Chef de programme Prévention et Contrôle des infections du CISSS des Laurentines, mentionnait à juste titre qu’il importait de « (…) considérer la lecture d’une température élevée comme un indicateur devant mener un employeur à pousser plus loin une analyse de la situation de l’employé par le biais d’un questionnaire sur le mode de vie et l’état de santé de la personne concernée. » En outre, et à cette étape, une expérience employé (EX) sécuritaire doit nécessairement prendre appui sur un « (…) protocole d’intervention visant à circonscrire les risques de contagion (…). »

 

La préservation de la sécurité et de la santé dans l’environnement de travail nécessitera la mise en place de nouveaux paradigmes avec lesquels nous devrons tous cohabiter.

 

 

En contexte sociétal, nouveau contrat social

Tout comme pour l’espace professionnel, le vivre en société amène chacun à concéder une certaine individualité afin de permettre et d’assurer l’espace commun. Cette conception rousseauiste fondamentale du vivre ensemble, le contrat social, est à la base de nos sociétés contemporaines et est commune à toutes nos cultures. Il va de soi que pour assurer la sécurité et la liberté du groupe, nous devrons tous laisser de côté une petite part en plus de notre liberté individuelle. 

 

Nous avons changé

Nous n’avons ni gagné ni perdu. Nous nous sommes tous transformés et cette métamorphose n’est pas encore complétée. Chose certaine, demain ne sera jamais comme hier. Plusieurs ont aujourd’hui l’impression d’avoir perdu un brin d’innocence alors que dans les faits, nous devons probablement simplement laisser de côté une trop grande insouciance. La connaissance nous a laissé une carte de visite.

Comment voyez-vous demain qui est déjà là ?

 

 

LUC LACHAPELLE B.A., M.A., M.B.S.I.

Certifié PROSCI, SIX SIGMA

Directeur, Services-conseils stratégiques

IN-RGY

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