Avant-propos
Il nous faut l’avouer, la commedia dell’arte offre de belles leçons avec une réelle pureté ou une innocence qui porte monsieur ou madame Tout-le-Monde à entrer dans une réflexion pleine d’une humilité salutaire. Il y a assurément, dans cette forme d’art, un enseignement qui nous pousse à emprunter le chemin de l’introspection. Ce théâtre populaire originaire de la Toscane nous a offert un cadeau à revisiter : Pinocchio. Maintenant, gardez à l’esprit le nez du petit garçon fait de bois…
Vision court terme, maintien et risque
Opter pour une vision court terme en affaires correspond à essentiellement viser un retour maximum et rapide aux actionnaires. En empruntant cette avenue, les dépenses ou investissements consacrés à l’amélioration dans une perspective de pérennité sont réduits à leur strict minimum, voire même inexistant. Le modus operandi consiste à maintenir une recette rentable qui fonctionne dans le contexte présent. Lorsque le contexte changera, la recette ne sera pas améliorée, mais remplacée. Les produits et ressources sont ainsi jetables.
En apparence donc, le modèle de la vision à court terme est gagnant, car il permet de maximiser les profits et de minimiser les coûts. Cela est vrai, mais pour un court moment seulement. Car la vision court terme sans égard aux ressources (internes ou externes) et à l’environnement (économique, sociétal, écologique) engendre nécessairement des crises et ces crises représentent un risque dans le monde des affaires. Lorsque la crise viendra, il ne sera souvent plus possible de remplacer la recette.
Risque : 1, Pérennité : 0.
Vision long terme, changement et sécurité
Quant à elle, la vision à long terme consiste à opter pour une gouvernance ouverte à la conscience des effets à long terme de l’approche responsable d’un développement durable (aspects humain, sociétal et environnemental). La vision à long terme en affaires est mue par une écoute de l’environnement, une grande adaptativité et la capitalisation des ressources.
Lorsque la crise viendra, il sera habituellement possible d’améliorer la recette. L’organisation qui doit se relever d’une crise, l’organisation post-cataclysmique, a retenu les leçons et prend en considération son impact sur ses partenaires, ses fournisseurs, ses clients et ses employés. C’est la conscience des impacts qui guide les décisions de l’organisation qui opte pour la voie du développement durable.
L’espace contemporain du monde des affaires
Le monde des affaires est assurément un monde de valeurs. Un monde qui évolue bien lorsqu’il est en phase avec son environnement sociétal, beaucoup moins bien lorsqu’il est en marge. Les sociétés ont évolué, le monde des affaires également, inévitablement. Exit le taylorisme et l’utilitarisme. Une organisation qui vise une certaine pérennité doit emprunter la voie du développement durable qui passe par une philosophie de gestion Human-Centric, une éthique d’affaires basée sur le respect de la ressource humaine en tant que ressource première.
Les crises offrent une occasion idéale pour se questionner sur ses orientations, ses choix et ses valeurs. Et cette capacité de questionnement est à la base de la philosophie de gestion Human-Centric.
Pinocchio a été honnête
Pinocchio avait, comme nous tous, cette capacité à regarder au loin et à se projeter dans l’avenir. Cette capacité lui aura donné l’opportunité de voir que son nez s’allongeait à chacun de ses mensonges. Certes, il aurait pu sombrer dans le déni et faire comme s’il n’y voyait rien en restant dans l’immédiatement-devant et dans l’immédiatement-après… évitant ainsi les efforts nécessaires au changement, changement lui-même encore plus que nécessaire. Mais Pinocchio a plutôt opté pour une approche durable, une gouvernance responsable.
Et ce que Pinocchio récolta fut grandiose, vrai.
Votre organisation est-elle faite de bois ou d’humains?
LUC LACHAPELLE B.A., M.A., M.B.S.I.
Certifié PROSCI, SIX SIGMA
Directeur, Services-conseils stratégiques
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